Le 16 janvier 2020
Conformément à l’ordre du jour :
1-Tour de table sur les idées et l’état des réflexions sur les violences des Jeunes.
Réflexions sur la non-violence.
Michel :
Il a, dans un premier temps, rappelé le climat de violence qui sévit actuellement en France et notamment sur Paris depuis presque un an : gilets jaunes, grèves… Une fois ce climat contextuel “sous tension” présenté, il a évoqué la non-utilisation de la “non-violence”.
Si l’individu peut toujours choisir ou non d’être violent, les règles sociales sont majoritairement basées sur la compétition, ce qui ne favorise pas une approche non-violente.
Plus globalement, la société (école, sport, travail…) n’éduque pas à la non-violence.
Biry :
La non-violence induit une sophistication, une éducation. Contrairement à la violence, qui est une réaction instinctive, la non-violence n’est possible qu’avec une prise de recul et donc, un travail sur soi.
Sébastien :
La mise en compétition permanente impose un devoir de faire, d’agir. La non-violence est généralement perçue comme une non-réaction, très souvent impossible dans “une société de l’action”.
Du coup, comment créer des espaces-temps et des contextes favorisant la non-réaction face à une situation agressive et dans un environnement compétitif ?
Tahar :
Comment interagir sur la re-conscientisation de la violence ? Comment envisager d’autres formes de l’expression de la colère dont le statut n’est pas illégitime en soi ?
Il faudrait pouvoir permettre ou au moins favoriser une adaptation non-violente face à un fonctionnement sociétal (social, économique, politique, intra et extra familial) agressif dans lequel les jeunes évoluent.
Benjamin :
La violence étant considérée comme une déviance, la non-violence serait donc associée à une forme de récupération, d’affiliation à un système sociétal « générateur de violence ».
Alors qu’en réalité, si la non-violence n’est pas la norme induite par le schéma compétitif de notre société, elle devient alors « un acte de résistance » face au fonctionnement quasi obligatoire du faire et de l’agir.
Sébastien :
Pour compléter cette réflexion qui interroge sur la non-utilisation de la non-violence, il semble que cela nécessite, outre une éducation (évoqué par Biry), une impossibilité. C’est en référence à la pensée stratégique militaire de Carl Von Clausewitz qui précise que « la défense est toujours impérative, contrairement à l’attaque, qui elle reste optionnelle si nécessaire ».
Par conséquent, on ne peut appréhender la non-violence que si l’on se sent et se sait suffisamment protégé pour se défendre. Nous pouvons dès lors, considérer que le manque de confiance en ses capacités défensives induira toujours une réaction violente afin de ne pas montrer ses faiblesses ou ses carences en matière de protection.
Réflexions sur l’agressivité.
Mr Diaby :
Les jeunes évoluent dans des contextes ou agissent des facteurs d’agressivité. L’utilisation de la violence serait donc un mécanisme de défense et d’adaptation à un milieu global vecteur d’agressivité.
Quel pourrait-être les mécanismes de défense non-violente face aux facteurs agressifs quotidiens, intra et extra familiaux ? D’autant plus quand ces phénomènes de réactions sur-violentes ont lieu dans un espace-temps virtuel juridiquement incontrôlé que constituent les réseaux sociaux.
Réflexions sur l’impact de la gentrification et la dissymétrie entre les représentations des habitants face au réel.
Voir écrit Sébastien sur le sujet.
2- Quelles articulations entre l’APSAJ, le CEDREA, l’IRTS et le CNAM et les autres institutions ? Comment concilier un espace d’expertise interne avec un réseau de recherche externe ? Comment construire une recherche à l’intérieur de ce cadre ?
Dans quelles instances et sous quelles formes pouvons-nous travailler et exporter les résultats de nos recherches ?
Pouvons-nous envisager et prévoir des interventions sur des thématiques ciblées, en lien avec la violence des jeunes et de leurs contextes, au sein de l’IRTS, du CNAM ou d’autres acteurs institutionnels ou associatifs ?
Dans une démarche de mutualisation d’une réflexion sur ces phénomènes, des déplacements en province, auprès d’autres clubs de prévention spécialisée, d’autres chercheurs ou tous acteurs impliqués sur l’étude de la violence, peuvent-ils être pertinent ? Ce besoin « d’aller-retour » pour renforcer nos travaux et les exporter, peut-il se faire sous la forme d’une participation à des conférences, des colloques et autres ?
3- Synthèse et détermination des objectifs.
Michel :
Définir le contenu et la méthode pour permettre un travail sur l’émancipation des jeunes et de leurs familles par la non-violence. Comprendre les causes originelles, intrinsèques ou évolutives de la violence : par adaptation contextuelle ? Par mécanisme de défense ? Par sur interprétation et sur réaction à la situation réelle et virtuelle ?
Etablir des petits groupes de travail sur des sous-thématiques en lien avec la violence des jeunes. Imaginer des temps de travail sur 48h, type séminaire ?
Sébastien :
Améliorer la gestion des temps de paroles, afin que tous les participants puissent apporter un regard différent.
Prévoir des objectifs de réflexions thématiques à chaque séance. Améliorer la rigueur de notre processus de travail afin de renforcer la légitimité de l’action recherche comme partie intégrante de nos missions éducatives.
Tahar :
Constituer un comité de pilotage ou un « groupe constant » afin d’éviter trop de déperdition de temps et d’énergie.
Tous les participants :
Constituer une méthode et un langage commun, ainsi qu’une temporalité plus précise et constante via une meilleure planification des temps de travail du labo. De l’avis de tous, il faut définir une méthodologie plus spécifique au labo. Créer une « DATA » commune, évolutive, consultable et exportable.