Trois années de travail pour apprendre à mieux vivre ensemble

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Au lycée Georges-Leygues, vient de se tenir une conférence-débat, la première du genre, en présence de nombreux acteurs sociaux. Le but : poser un diagnostic afin d’apprendre à « mieux vivre ensemble ».

Un premier constat de Pierre Bollé, proviseur des lycées Leygues et Couffignal, « nous avons 1500 élèves sur les 2 établissements, 200 internes, et une grosse vingtaine de jeunes qui sont en rupture… ». Fort de ce constat, il est allé à la rencontre de tous les acteurs (enseignants, médecins, polices municipale et nationale, BIJ, Sauvegarde, Agglomération, maison des adolescents, État…), susceptibles de travailler en direction de ces jeunes, de les réunir en compagnie d’un sociologue, Tahar Bouhouia, pour « prendre le temps de se rencontrer et de travailler ensemble ».

« Créer des espaces alternatifs »

Tahar Bouhouia connaît bien les problématiques posées par ces jeunes en rupture, ayant une identité assignée et ne pouvant pas en sortir. « C’est mon histoire personnelle qui m’a poussé à travailler sur les processus de construction de situations d’assignation collective. Je suis à la fois chercheur et éducateur de rue. En travaillant avec tous ces différents acteurs sociaux, je m’efforce d’apporter une méthode afin de poser un diagnostic. Le but des ateliers qui ont été mis en place est d’avoir une vision partagée et un socle commun de travail ». Il est vrai qu’il est assez rare de voir tous ces partenaires sociaux réunis autour d’une table ou dans différents ateliers, surtout pour un projet comme celui-là, sur le long terme. « J’ai constaté qu’ici comme ailleurs, ces jeunes avaient besoin d’un espace, un espace alternatif dans lequel ils peuvent s’y construire eux-mêmes. Nous sommes actuellement dans une phase exploratrice et de mobilisation »

Une convergence d’idées

Parmi les participants et acteur important de ce projet au long cours, la CAGV et Laurence Lamorlette en charge de la politique de la ville. « La proposition de la part du lycée et de son proviseur de créer un tel projet s’inscrit totalement dans la politique de la ville. C’est une réelle convergence d’idée. Ce travail qui se réalise à différents niveaux, avec différents acteurs, chacun avec ses compétences propres mais sur un socle commun qui se dégage avec l’aide de Tahar Bouhouia peut devenir un outil de transformation sociale, pour l’amélioration du vivre ensemble ».

Pour Pierre Bollé, « ce n’est que le début d’un long projet. nous partons sur un cycle de 3 ans. c’est un nouveau schéma de travail qui est en train de se mettre en place, un nouveau maillage du territoire à destination de ces jeunes, et qui va mettre en relation de nombreux acteurs différents, à tous les niveaux de la société ».

Frédéric Pascaud

Posté le 6 juin 2016