À DÉCOUVRIR : d’autres articles du même type sur le carnet de recherche participatif Développement endogène et espaces de gratuité.
Sortie du Boomerrang le 06 octobre 2021.
Personnes présentes :
Ana, Benjamin, Bertrand, Charles, Christophe, Sébastien, Tahar. Tous présents la majorité du temps.
Béata, Clara ainsi que Guilhem sont passés brièvement.
Matériel :
Deux barnums, 3 tables, Chaises, Guitares.
Objets :
Plus ou moins comme les fois précédentes, mais beaucoup plus d’habits. C’est à dire : jouets, livres, DVD ( plus que d’habitude ), habits, quelques « fournitures scolaires », les sacs pour enfants comme à celui du 4 Septembre. Cette fois ci il y eut des dons ( un sac d’habits, parapluies ) d’une femme qui travaille à côté ( environ 40-50 ans ), qui a aussi regardé les objets présents ( surtout les habits ).
Affluence :
Je pense qu’il y a eu globalement plus de monde que les deux fois précédentes. Mais l’affluence était différente : pas énormément de monde à la fois, mais toujours des gens. On peut dire calme dans le sens d’équilibré, apaisé mais dynamique quand même ; pour reprendre Sébastien, « naturel ». Il n ’y jamais eu personne mais il n’y a jamais eu trop de monde.
Faits notables :
- Compte tenu des circonstances, je pense qu’il serait bénéfique que les autres personnes présentes complètent ou écrivent un autre « compte rendu », car les « faits notables » étaient plus difficiles à rassembler, vu l’organisation de l’espace ( plus grand ), le nombre de personnes qui sont venues, etc.
- L’organisation de l’espace était différent : plus grand ( deux barnums avec le camion juste à côté ), plus aéré ( les tables étaient disposées assez loin les unes des autres : circulation entre elles plus facile ), avec des endroits pour s’asseoir tout autour.
- Comme Benjamin l’a remarqué, l’ambiance était différente de celle des fois précédentes. Ce n’était pas à l’intérieur d’une cité, donc pas de « vie de quartier » similaire. Plutôt un lieu de passage avec tout de même un public plus varié.
- Il y avait un groupe de danse à côté, tout l’après midi, qui sont venus aussi ( une dame a posé des questions à Tahar, je pense qu’elle a du expliquer aux autres, plus tard ils sont venus voir les objets). Un autre groupe, d’hôpital de jour, qui était venu les regarder, a fini par venir aussi. Bien qu’au départ ils restaient distants, les enfants ( ado ? ) de ce groupe sont venus petit à petit et ont joué là, avec ce qui était disponible à l’espace de gratuité. Les éducateurs n’ont rien pris.
- Beaucoup de personnes ( 10 ? ) laissent un mot dans le livre d’or, la plupart avec des coordonnées pour aider. Quelques unes donnent des conseils pour « améliorer » l’espace : ajout d’un certain type d’objets, plus grande régularité, etc. ( c’est écrit dans le livre ). D’autres, sans écrire, ont manifesté leur envie d’aider. Sur place, en début d’après-midi il y eut notamment une grand mère avec sa petite fille qui rangeait, et qui a aussi expliqué le fonctionnement de l’espace de gratuité à quelqu’un d’autre.
- 2 jeunes ( 13, 15 ) sont restés un moment en début d’après midi, ils ont proposé plusieurs fois leur aide et ont joué ( l’un d’eux a fait une partie d’échec avec Christophe je crois ). L’un d’eux a joué de la guitare aussi, et les autres enfants présents à ce moment ( plus jeunes ) restaient autour tout en jouant. La guitare a fait bonne impression, c’est un bon moyen de créer un moment particulier.
- Comme Ana l’a remarqué, plusieurs personnes ( une famille ? ) sont venues une fois, puis sont reparties, puis sont revenues, et cela deux ou trois fois. A chaque venue elles prennent des objets.
- Des enfants viennent au départ, repartent, puis reviennent avec d’autres.
- Plusieurs personnes ont demandé pour donner. Une femme ( celle qui travaillait à côté ) l’a fait.
- Deux groupes de « médiateurs de la ville de Paris » sont passés, mais je ne sais pas ce qu’il ont dit. Ce sont Tahar, Sébastien et Christophe qui leur ont parlé ( un groupe était déjà passé la dernière fois ).
- Un groupe d’enfants assez jeunes passe à côté, l’un regarde, un autre lui dit : « ça sert à rien on a pas d’argent ». Comme je l’entends, je leur dit qu’il n’y en a pas besoin, avec étonnement ils répondent « c’est gratuit ?! ». Il est vrai que cela surprend un certain nombre de personnes. On pourrait noter les réactions des gens lorsqu’ils comprennent. Je dirai pour l’instant : étonnement, intérêt ( dans le sens « c’est bien de faire ça » ), satisfaction ( ils apprécient ), joie ( surtout pour les enfants ).
- Globalement, du fait de la variété des personnes, certains semblaient plus dans le besoin ( prennent beaucoup ) que d’autres ( parents qui empêchent leur enfants de prendre car « ils ont déjà tout ce qu’il faut » ). Cependant, le besoin n’est pas la seule variable par rapport au nombre d’objets pris : le rapport à l’avoir, la consommation, la possession, etc. semble jouer. Cet aspect est a développer : Tahar, Bertrand, Ana ( et d’autres ? ) en ont discuté.
Remarques :
J’ai déjà fait quelques remarques dans les « faits notables ». Je peux ajouter :
- L’espace de gratuité est bien « lancé », « formé », installé. Je pense que les gens vont commencer à l’avoir en tête, bien qu’il soit mobile.
- C’était un moment convivial. Beaucoup ont discuté, joué. Certains ont aidé.
- Il conviendra de réfléchir au rapport aux objets ( consommation, possession, accumulation, etc. ) et l’impact de l’espace de gratuité sur celui-ci. Modification du rapport ? Accentuation de certains aspects ? Favorise-t-il la réflexion sur notre propre rapport aux objets ? Le rôle de la pédagogie dans la construction de ce rapport ( ce qu’on peut dire notamment au enfants qui parfois veulent prendre beaucoup sans penser à ce dont ils ont besoin. Même si sans doute certains ont besoin de beaucoup ). Questionner justement la notion de besoin ? C’est vrai qu’un enfant peut jouer avec peu de choses, etc.
On pourrait réfléchir à ce genre de questions, en trouver d’autres, et en parler ensuite ensemble.
Il y a la question des « ateliers ». Ana parlait d’ateliers peinture pour les enfants. Qu’est-ce qui pourrait être organisé ? Comment ? Peut-être que cela pourrait être mis en lien avec la remarque précédente : si un atelier a lieu, l’espace de gratuité sera peut être moins considéré comme l’occasion de se procurer des objets. C’est vrai que cet espace est l’occasion justement de créer de la convivialité et un questionnement sur « l’avoir ».
Je le redis, tout cela est sans doute à compléter. Soit avec des comptes rendus d’autres personnes, soit compléter directement ce document.
En tout cas je pense qu’on a tous passé un bon moment. Comme Bertrand le disait à propos de émotions suscitées par cette « action ». Variées, intéressantes et agréables ?
Charles Péchon